Changement: 1. Fait de changer 2. Fait de ne plus être la même

« Une femme qui se coupe les cheveux est une femme qui s’apprête à changer de vie » – Coco Chanel.

Lorsque j’ai commencé à dire autour de moi que j’allais couper ma crinière d’inspiration préraphaélite, j’entendais souvent deux types de réactions. Il y avait ceux qui ne pouvaient concevoir que je coupe cette chevelure abondante et ceux qui avaient si hâte de voir ce que je désirais opérer comme transformation. Je me suis demandé pourquoi je recevais ces deux réactions si largement opposées. Pourquoi certaines personnes étaient aussi fermement contre mon désir de changement et d’autres tellement euphoriques? Selon moi, ces types de réactions répondaient à deux catégories de changements auxquels nous sommes tous quotidiennement confrontés.

1. Fait de changer

Le premier changement auquel nous faisons régulièrement face est facile à mettre en œuvre: il nous suffit de changer. Ce changement ne nous demande pas d’effort. Ces métamorphoses sont simples à mettre en place et elles nous remplissent de bonheur. Ce sont des décisions que nous prenons sans qu’aucune réflexion plus grande que: « J’ai besoin d’opérer un changement » ne soit nécessaire. Ce premier type ne nous implique pas émotionnellement.

2. Fait de ne plus être la même

Le deuxième type est plus difficile à mettre en place. C’est celui que nous désirons ardemment opérer dans notre quotidien, mais que nous ne parvenons pas à mettre en œuvre malgré notre fort désir de le voir se réaliser. Ce changement nous implique de manière émotionnelle, et ce sur plusieurs niveaux, ce qui le rend difficile à accomplir, car il nous transforme.

Pour moi…

Pour moi, la coupe de mes cheveux relevait du premier type de changement, et ce pour plusieurs raisons. J’avais accompli le défi que mon beau-fils m’avait demandé: laisser pousser mes cheveux jusqu’à mes fesses. Mais surtout, je savais que j’allais donner ma longue couette pour la confection de perruques pour les enfants. Mes cheveux ont toujours poussé vite, mais pour mes chères amies qui ne parvenaient pas à accomplir cela, cette coupe relevait plutôt pour elles du deuxième type de changement. Ce n’est que lorsque j’ai été confrontée à la deuxième catégorie de changement que j’ai saisi leurs réactions.

Depuis juin 2015, je suis propriétaire. Cependant, cette maison que j’avais à Saint-Eustache ne convenait plus à ma nouvelle situation professionnelle, amoureuse et familiale, et ce depuis un moment déjà. Pourtant, malgré l’évidence qui se dressait devant mes yeux, je ne parvenais pas à vendre. Je ne parvenais pas à prendre la décision et lorsque je tentais de peser les pour et les contre d’un futur déménagement, l’inquiétude et l’anxiété remplissait mon esprit pour m’empêcher de prendre une décision. Je ne parvenais pas à concevoir pas que cette maison ne devienne pas celle de mon futur. Cependant, elle ne pouvait convenir et n’aurait jamais convenu non plus à ma nouvelle situation.

Je n’étais pas prête au flot de changement qui allait débouler lorsque j’ai réussi à me décider. En moins de trois mois, une avalanche de bonnes nouvelles s’abattait sur moi avec la violence d’un éboulement bienheureuse. On me dira qu’il était temps que je fasse cette manœuvre, cependant, je ne crois pas que je n’aurais pu le faire à un meilleur moment. Comme Gabrielle Chanel le disait, ma vie avait bel et bien changé et peut-être que la coupe de mes cheveux m’a permis à plus long terme de devenir une nouvelle personne, de ne plus être la même, de sauter dans le vide d’un futur qui n’attendait que moi pour fleurir sous mes pieds.